pollution au chlordécone des bananeraies des Antilles françaises
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pollution au chlordécone des bananeraies des Antilles françaises
Suite au rapport de l'AFSSET et de l'INRA, qui mettait sévèrement en cause les grands planteurs de bananes et la complaisance de l’Etat, pour leur responsabilité dans la pollution au chlordécone des bananeraies des Antilles françaises, un écho sans précédent s'est fait sentir du côté des médias. En effet, pour tous, il s'agit d'un scandale sanitaire inacceptable.
Petit rappel des faits : le ministère de l’agriculture avait interdit l’usage de ce pesticide dès 1968, en refusant son homologation. Mais, la pression des lobbies aidant, une autorisation provisoire d’un an a été délivrée en 1972 et a couru, sous différentes formes, jusqu’à 1993 aux Antilles. Les Etats-Unis, pourtant souvent indulgents face au lobby international de l’agrochimie très bien représenté dans leur Parlement, l’ont interdit dès 1976, peut on lire dans un communiqué de presse.
Le chlordécone n'a été interdit qu'en 1990 pour la France métropolitaine. Il a été utilisé comme insecticide, notamment contre le charançon du bananier dans les Antilles françaises (en Guadeloupe et Martinique) où il n'a été interdit qu'en 1993. Des sols de cultures bananières, contaminés avant d'avoir été rendu à la culture vivrière, sont à l'origine de pollutions graves de nappe, d'aliments animaux et végétaux.
De forts indices de pollutions et des preuves locales de contamination des écosystèmes ou des aliments ont été cités de manière récurrente depuis la fin des années 1970, notamment par les rapports suivants :
· le rapport Snégaroff (INRA, 1977);
· le rapport Kermarec, 1979-1980;
· une étude de l’estuaire du Grand Carbet (Unesco, 1993);
· le rapport Balland-Mestres-Faget, mission d’inspection diligentée par les ministères de l’environnement et de l'agriculture (1998);
· le rapport Bonan-Prime (IGAS-IGE, rendu le 5 juillet 2001 à Mme Dominique Voynet, Ministre de l’environnement, et à Mme Dominique Gillot, Secrétaire d’état à la Santé), faisant en 86 pages un nouvel état de pollution de l'eau et des sols, après une mission sur le terrain (12-17 mars 2001), qui note que « malgré la crise aigüe du printemps 2000, force est de constater que le plan d'amélioration des pratiques agricoles n'est pas véritablement lancé, ce qui est difficilement admissible compte tenu des enjeux.. » (page 3);
· éléments d'état des lieux collectés pour le SDAGE et les travaux de la MISE (Mission interservice de l'Eau), mais sans moyens d'analyse de pesticides sur place;
· en octobre 2002, 1,5 tonnes de patates douces importées de la Martinique sont saisies sur le port de Dunkerque, en raison d'une forte teneur en chlordécone, par la DGCCRF;
· les travaux du Comité national de l’eau (2003);
· le rapport d'Eric Godard, ingénieur du génie sanitaire à la Direction de la Santé et du Développement social de la Martinique (Forum international environnement santé, mars 2003);
· mission d’information parlementaire en Martinique et Guadeloupe (début 2005). Elle produit mi-juillet 2005 un rapport qui confirme que le chlordécone pose problème dans ces régions.
Le chlordécone, considéré comme POP cancérigène et perturbateur endocrinien a été identifié comme « bioaccumulatif » dès 1979 : il est peu ou pas éliminé par les organismes dans lesquels il s’accumule et classé comme cancérigène potentiel. Pour José Cambou, pilote du réseau Santé environnement : « Les effets sanitaires dus aux produits cancérigènes peuvent mettre plus de dix ans pour se faire jour, comme dans le cas des expositions à l’amiante». Or du fait de sa diffusion dans le milieu, comme polluant organique persistant (POP), et en particulier dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, le chlordécone a vraisemblablement atteint l’ensemble des populations mises en contact.
Aussi, les ravages du chlordécone ont été identifiés en 2009. A l'époque, l’OPCEST dressait un tableau sombre dans un rapport peu suspect d’écologisme : « à la Martinique et en Guadeloupe, respectivement 19% et 15% des surfaces agricoles utiles sont contaminées, et 8% et 9% très contaminés, c’est-à-dire avec une concentration supérieure à 1milligramme par kilo. Elle correspond à la valeur-seuil au-dessus de laquelle la contamination des végétaux est trop importante pour permettre des cultures, notamment des légumes racines ». Le scandale est donc tout à la fois écologique et sanitaire.
C'est dans ce cadre que FNE s'est dite prête à en arriver jusqu'au tribunal si ce dossier n'est pas remis en question. Bruno Genty, président de la fédération France Nature Environnement, explique : « FNE avec ses associations ultramarines membres sera très vigilante. Si une prévalence forte de cancers apparaissait dans les Antilles françaises et qu’elle était imputée à l’usage prolongé du chlordécone, FNE et ses associations, comme l'Assaupamar, pourront agir en justice pour atteinte à la nature et en soutien des victimes éventuelles. »
Petit rappel des faits : le ministère de l’agriculture avait interdit l’usage de ce pesticide dès 1968, en refusant son homologation. Mais, la pression des lobbies aidant, une autorisation provisoire d’un an a été délivrée en 1972 et a couru, sous différentes formes, jusqu’à 1993 aux Antilles. Les Etats-Unis, pourtant souvent indulgents face au lobby international de l’agrochimie très bien représenté dans leur Parlement, l’ont interdit dès 1976, peut on lire dans un communiqué de presse.
Le chlordécone n'a été interdit qu'en 1990 pour la France métropolitaine. Il a été utilisé comme insecticide, notamment contre le charançon du bananier dans les Antilles françaises (en Guadeloupe et Martinique) où il n'a été interdit qu'en 1993. Des sols de cultures bananières, contaminés avant d'avoir été rendu à la culture vivrière, sont à l'origine de pollutions graves de nappe, d'aliments animaux et végétaux.
De forts indices de pollutions et des preuves locales de contamination des écosystèmes ou des aliments ont été cités de manière récurrente depuis la fin des années 1970, notamment par les rapports suivants :
· le rapport Snégaroff (INRA, 1977);
· le rapport Kermarec, 1979-1980;
· une étude de l’estuaire du Grand Carbet (Unesco, 1993);
· le rapport Balland-Mestres-Faget, mission d’inspection diligentée par les ministères de l’environnement et de l'agriculture (1998);
· le rapport Bonan-Prime (IGAS-IGE, rendu le 5 juillet 2001 à Mme Dominique Voynet, Ministre de l’environnement, et à Mme Dominique Gillot, Secrétaire d’état à la Santé), faisant en 86 pages un nouvel état de pollution de l'eau et des sols, après une mission sur le terrain (12-17 mars 2001), qui note que « malgré la crise aigüe du printemps 2000, force est de constater que le plan d'amélioration des pratiques agricoles n'est pas véritablement lancé, ce qui est difficilement admissible compte tenu des enjeux.. » (page 3);
· éléments d'état des lieux collectés pour le SDAGE et les travaux de la MISE (Mission interservice de l'Eau), mais sans moyens d'analyse de pesticides sur place;
· en octobre 2002, 1,5 tonnes de patates douces importées de la Martinique sont saisies sur le port de Dunkerque, en raison d'une forte teneur en chlordécone, par la DGCCRF;
· les travaux du Comité national de l’eau (2003);
· le rapport d'Eric Godard, ingénieur du génie sanitaire à la Direction de la Santé et du Développement social de la Martinique (Forum international environnement santé, mars 2003);
· mission d’information parlementaire en Martinique et Guadeloupe (début 2005). Elle produit mi-juillet 2005 un rapport qui confirme que le chlordécone pose problème dans ces régions.
Le chlordécone, considéré comme POP cancérigène et perturbateur endocrinien a été identifié comme « bioaccumulatif » dès 1979 : il est peu ou pas éliminé par les organismes dans lesquels il s’accumule et classé comme cancérigène potentiel. Pour José Cambou, pilote du réseau Santé environnement : « Les effets sanitaires dus aux produits cancérigènes peuvent mettre plus de dix ans pour se faire jour, comme dans le cas des expositions à l’amiante». Or du fait de sa diffusion dans le milieu, comme polluant organique persistant (POP), et en particulier dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, le chlordécone a vraisemblablement atteint l’ensemble des populations mises en contact.
Aussi, les ravages du chlordécone ont été identifiés en 2009. A l'époque, l’OPCEST dressait un tableau sombre dans un rapport peu suspect d’écologisme : « à la Martinique et en Guadeloupe, respectivement 19% et 15% des surfaces agricoles utiles sont contaminées, et 8% et 9% très contaminés, c’est-à-dire avec une concentration supérieure à 1milligramme par kilo. Elle correspond à la valeur-seuil au-dessus de laquelle la contamination des végétaux est trop importante pour permettre des cultures, notamment des légumes racines ». Le scandale est donc tout à la fois écologique et sanitaire.
C'est dans ce cadre que FNE s'est dite prête à en arriver jusqu'au tribunal si ce dossier n'est pas remis en question. Bruno Genty, président de la fédération France Nature Environnement, explique : « FNE avec ses associations ultramarines membres sera très vigilante. Si une prévalence forte de cancers apparaissait dans les Antilles françaises et qu’elle était imputée à l’usage prolongé du chlordécone, FNE et ses associations, comme l'Assaupamar, pourront agir en justice pour atteinte à la nature et en soutien des victimes éventuelles. »
Lèna- Admin
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