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polémique sur le gaz de schiste

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polémique sur le gaz de schiste  Empty polémique sur le gaz de schiste

Message par Lèna Ven 18 Fév - 0:01

L'extraction des huiles et gaz de schiste, illustration de la démesure thermo-industrielle

En plein vote du Grenelle 2, la décision par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’écologie et de l’énergie, d’autoriser la prospection en vue de l’exploitation de gaz et d’huile de schiste sur le territoire français illustre l’addiction de l’économie aux énergies fossiles.

Les inconvénients de l'exploitation des gaz et huiles de schiste ont déjà été expérimentés aux Etats-Unis, nouvelle frontière de ces ressources fossiles. Les shale gas y sont produits depuis les années 1820. Depuis lors, de nouvelles techniques permettent d'en produire plus, grâce aux puits horizontaux et à la fracturation hydraulique. Celle-ci consiste à injecter des quantités considérables d'eau et de produits divers grâce à des norias de camions injecteurs - jusqu'à 40 camions-citernes - se relayant sur les sites. Problème : cette eau mélangée à des produits solvants peut contaminer les aquifères utilisés par l'homme. C'est ce qui s'est produit en Pennsylvanie, qui contient de gigantesques formations de schistes gaziers : puits contaminés en 2008-2009, et une eau devenue impropre à la consommation en deux endroits. Un puits a même explosé en juin 2009, répandant du gaz et de l'eau contaminée pendant 16 heures. Ce qui a conduit l'Etat de New York à déposer une demande de moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste en avril 2010.

Les gaz de schistes sont difficiles à extraire car encore emprisonnés dans leur roche mère (le schiste), contrairement au pétrole conventionnel, qu'un simple forage vertical suffit à faire remonter en surface. Quant aux schistes bitumineux, ou huiles de schiste, leur transformation en pétrole n'a pas été géologiquement achevée en raison des basses températures du réservoir souterrain. Ce pétrole-là est peu mobile, pâteux et difficile d'accès.

Fracturation de l'espace et du temps

Ces conditions géologiques rendent l'extraction très consommatrice d'énergie. Il faut fracturer la roche pour la rendre poreuse. Cette fracturation artificielle dite fracturation hydraulique consiste en l'injection d'eau mélangée à du sable, pour empêcher les fractures de se refermer, sous très haute pression, à 600 bars. Un karcher géant et surpuissant. Les adjuvants chimiques (entre 0,5 et 2%) permettent à l'eau de s'infiltrer plus facilement dans les roches et d'éviter que les fractures ne se cimentent. La composition de ces adjuvants chimiques est rarement connue. L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a demandé en septembre 2010 aux neuf plus grands opérateurs du secteur de lui envoyer des informations sur les additifs qui composent le fluide de fracturation du sous-sol. Une partie du liquide (environ un quart) remonte en surface, où il est récupéré, stocké dans des bassins de rétention à ciel ouvert avant d'être traité, ou bien réinjecté dans des réservoirs géologiques naturels, à plus de trois kilomètres de profondeur, comme c'est le cas au Texas, dans le champ de Barnett, l'un des principaux sites d'exploitation de gaz de schiste aux Etats-Unis.

En France, trois permis d'exploration du gaz de schiste et trois permis d'exploration de l'huile de schiste ont été accordés, d'après la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Le Bassin parisien, la région Rhône-Alpes, la Provence et le Languedoc-Roussillon sont concernés. En Seine-et-Marne, 80% du territoire recèle de ces schistes. Ce département présente une géologie avantageuse d'un point de vue fossile. Dogger (170 millions d'années), Lias (200 millions d'années) et Trias (240 millions d'années) : c'est de ces époques géologiques très lointaines que date la formation des marnes riches en matières organiques, enfouies à plusieurs kilomètres de profondeur. A l'issue de ces millions d'années, les sédiments ont atteint des pressions et des températures propices à leur transformation en huile et en gaz de schiste.

Dans ces strates souterraines profondes se localisent aussi les nappes aquifères. Ces nappes d'eau se sont constituées dans des formations dites secondaires, de l'époque du Jurassique et du Crétacé (150 à 66 millions d'années). Dans le Languedoc, ces réservoirs d'eau souterraine constituent la première ressource en eau potable régionale. Cette ressource est déjà largement exploitée pour l'alimentation de 50% de la population du territoire concerné (dont Montpellier, Nîmes, Millau) et représente un potentiel de premier ordre pour les prochaines décennies, comme l'indiquent les études prospectives de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse.

Dans une note d'information sur les gaz de schiste, une équipe d'hydrogéologues de l'université de Montpellier affirme que "le mode de recharge de ces aquifères et leur structure interne favorisent les déplacements de polluants éventuels et la quasi absence d'auto-épuration : recharge souvent concentrée, sols peu épais, vitesses de déplacements dans les drains karstiques élevées… Ainsi leur vulnérabilité aux pollutions est reconnue comme élevée et très spécifique". La présence d'éléments chimiques particuliers dans les eaux de certaines sources témoignent de connexions hydrauliques entre des couches profondes et les aquifères superficiels, notent les hydrogéologues. La source Perrier-Vergèze appréciera.

La Seine-et-Marne, cas d'école de la société thermo-industrielle

En Seine-et-Marne, où plusieurs collectifs se mobilisent, on s'inquiète de ce nouvel "eldorado" pétrolier. Dans ce département où les nappes phréatiques sont déjà chroniquement basses, la préfecture a placé une partie du département en sécheresse renforcée depuis deux ans. Chaque fracturation hydraulique va nécessiter d'injecter entre 10 000 et 30 000 mètres cubes d'eau extraite par forage, alors que le sous-sol ressemble déjà à un gruyère. Dans les zones de Meaux, Melun et de Château-Thierry, les habitants s'interrogent sur les impacts écologiques des prospections et l'opacité de la chaîne de décision. Quatre sociétés ont déposé des demandes de permis d'exploration, celui de Château-Thierry (firmes Toreador Energy France et Hess Oil France) ayant été mis à exécution avant la suspension annoncée par Nathalie Kosciusko-Morizet. Entre Disneyland, l'usine d'oxyde d'éthylène classée Seveso au cœur de l'agglomération de Meaux et un site pressenti pour le captage et stockage du CO2 à Claye-Souilly, la zone est déjà fortement sollicitée par l'urbanisation et l'industrie.

La Seine et Marne est un cas d'école de la société thermo-industrielle arrivée au bout du cycle du pétrole à bon marché. Ce cycle aura duré 200 ans, époque que les géologues et historiens des techniques, à la suite du chimiste Paul Crutzen, nomment l'anthropocène. L'atmosphère contient désormais près de 800 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit deux fois plus de carbone qu'elle n'en contenait au cours de la dernière grande glaciation, et un tiers de plus que lors des précédentes ères interglaciaires. Cet excédent de CO2 ne provient pas des cycles naturels. Il résulte du fait que, en moins de deux siècles, les sociétés industrielles ont brûlé des stocks gigantesques de charbon et de pétrole, ces fossiles qui ont mis plusieurs centaines de milliers d'années à se constituer.

Puisant sans relâche dans les matières premières offertes par la nature, les sociétés industrielles sont devenues des puissances telluriques, capables de forer au plus profond de la Terre, de bouleverser l'ordonnancement de la biosphère, de provoquer un réchauffement global d'une rapidité sans précédent. La fuite en avant ne fera que reculer l'échéance de quelques années, au prix de pollutions et d'interventions lourdes dans la couche terrestre. La durée de vie d'un puits d'huile ou de gaz de schiste ne dépasse pas la dizaine d'années. Et quand bien même on en forerait des centaines, ces extractions ne satisferaient que quelques pourcents de la demande française. Emblématique d'une logique d'addiction et de court terme dont quelques firmes cherchent à profiter, ces technologies spéculent sur la hausse probable du prix du baril. Comme l'affirme une élue municipale de Montceaux-lès-Meaux lors d'une réunion publique en Seine-et-Marne le 5 février , "à 100 $ le baril, ils sont prêts à détruire les plaines de la Brie".

"Oui, il y a une rupture dans notre modèle économique (…), oui, cette mutation est bel et bien irréversible, et il y aura bien un avant et un après Grenelle, qu'on le veuille ou non, qu'on l'accepte ou non, qu'on le souhaite ou non. C'est une réalité historique incontournable. C'est à cela que l'on reconnaît une démocratie moderne, même si c'est difficile, car toute métamorphose est toujours une révolution dans nos pensées et dans nos manières d'être et d'agir", déclarait Jean-Louis Borloo lors de l'examen du Grenelle 2 à l'Assemblée nationale, le 4 mai 2010, avant d'autoriser l'exploration des huiles de schiste en Seine-et-Marne.

Agnès Sinaï

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Message par Lèna Ven 18 Fév - 0:12

Gaz de schiste : Cap 21 s'alarme de la simplification du Code minier

NKM et Besson ont annoncé une suspension provisoire des explorations sur le gaz de schiste. Mais Cap 21 dénonce une contradiction entre le discours et les actes et dépose un recours en Conseil d'Etat sur l'ordonnance qui simplifie le Code minier.



Face à la contestation qui enflait autour de la multiplication des recherches exploratoires sur le gaz de schiste ces derniers temps en France, les ministres de l'Ecologie et de l'Industrie ont annoncé la semaine dernière le report des projets* et le lancement d'une mission sur les gaz et huiles de schiste*, confiée conjointement au Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).

Quelques jours auparavant, le 20 janvier, le Président de la République, le Premier ministre, la ministre de l'Economie, la ministre de l'Ecologie, le ministre de l'Intérieur, le ministre chargé de l'Industrie et la ministre de l'Outre-mer signaient une ordonnance visant à ''moderniser et simplifier les dispositions applicables aux exploitations minières* en veillant à leur intégration dans l'environnement et à l'association des parties prenantes dans l'attribution des titres miniers'', précisant que ''le nouveau code minier facilitera la valorisation des ressources du sous-sol français''. Le texte concerne notamment les hydrocarbures non conventionnels mais aussi le stockage de carbone ou l'exploitation des ressources sous-marines.

''Il y a une contradiction entre le discours et les actes'', dénonce Eric Delhaye, président délégué de Cap 21. La présidente de Cap 21, Corinne Lepage, a déposé le 14 février un recours devant le Conseil d'État contre cette ordonnance. Le texte est attaqué sur le fond et sur la forme : selon ce parti politique, l'ordonnance devait être soumise au Parlement pour ratification conformément à l'article 38 de la Constitution, ce qui n'a pas été le cas, mais il est surtout ''en parfaite contradiction avec les engagements internationaux de la France, ses engagements communautaires et ne respecte pas la charte de l'environnement adossée à la Constitution''.

Non-respect de la Charte de l'environnement, de la Convention d'Aarhus et du principe de précaution

L'ordonnance comporte deux parties : un projet de réforme du code minier d'ici le mois de juin et une partie législative qui le réactualise dès aujourd'hui. C'est sur cette deuxième partie que Cap 21 conteste les actes du gouvernement.

Eric Delhaye estime que l'ordonnance ''ne renforce pas le cadre de l'exploitation au contraire elle simplifie la vie des explorateurs'' et ''ne respecte pas la Charte de l'environnement, la convention d'Aarhus (droit à l'information du public) et le principe de précaution''. Et de lister les incohérences : les permis de recherche ne nécessitent pas d'enquête publique ou de concertation, le passage du permis de recherche à l'autorisation d'exploitation est facilité, les documents de prospection sont non communicables au public pendant vingt ans pour les hydrocarbures, les autorisations de recherche peuvent être renouvelées deux fois pour cinq ans (dix ans au total) sans mise en concurrence, les autorisations existantes avant 2014 ne nécessitent pas de garanties financières, absence de sanction en cas de dommages à l'environnement ou de non respect des autorisations administratives lors de l'exploration, facilités à entrer et à occuper le terrain d'autrui…

Sur le droit à l'information du public, de nombreuses voix se sont élevées ces derniers temps pour dénoncer une signature des permis de recherche en catimini par Jean-Louis Borloo avant son départ.

Sur le principe de précaution, Eric Delhaye rappelle que ''les techniques employées –par fracturation hydraulique- lors de la dernière phase d'exploration de gaz de schiste posent problème, aux Etats-Unis notamment. Des additifs chimiques sont utilisés, qui risquent de polluer les nappes phréatiques et plus largement l'environnement. On a pourtant appris que cette technique avait déjà été employée en France, notamment par la société Toreador''.

Position alambiquée du gouvernement ?

L'annonce de suspension des explorations ne constitue pas une grande avancée, selon Eric Delhaye : ''les industriels ont accepté de décaler certaines opérations jusqu'en avril ou juin mais dans les faits, ils sont en mesure de les lancer dès aujourd'hui. Ils ont toutes les autorisations pour''. Les opposants demandaient en effet un moratoire, dispositif écarté le 26 janvier dernier lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale par la ministre de l'Ecologie car ''le code minier ne le permet pas''.

''Quid de l'après ? s'interroge le président délégué de Cap 21. Sachant que le code minier facilite l'exploration, il est en totale contradiction avec les discours officiels actuels''. Sur le rapport commandé par les ministres, Eric Delhaye est tout autant réservé : ''les conseillers généraux sont composés d'ingénieurs des Mines, des Eaux et Forêts… Peut-on laisser l'expertise de ces sujets aux seuls grands corps de l'Etat ? Aux Etats-Unis, l'agence de protection de l'environnement (EPA) a également lancé une expertise sur le sujet pour 2012. C'est, contrairement à la France, un processus très transparent, très participatif''.

Selon lui, il ne faut pas être naïf au sujet du gaz de schiste en France : ''tous les joint-ventures, rachats ou mouvements de capitaux entre les firmes américaines qui détiennent la technique et les industriels français visent à se positionner sur le marché européen du gaz de schiste. D'autant que la Pologne a fait rajouter quelques mots récemment sur l'introduction des hydrocarbures non conventionnels dans le mix énergétique européen''*. Lors du Conseil de l'UE, le 4 février dernier, les gaz non conventionnels ont en effet fait leur apparition dans le texte final : ''afin de renforcer la sécurité de l'approvisionnement de l'UE, il conviendrait d'évaluer le potentiel dont dispose l'Europe en matière d'extraction et d'utilisation durables de ressources en combustibles fossiles conventionnels et non conventionnels (gaz de schiste et schiste bitumineux)''. Les gaz non conventionnels, dont le gaz de schiste, permettrait à de nombreuses régions d'accroître leur indépendance énergétique. L'agence internationale de l'énergie (AIE) estime que les ressources en gaz non conventionnels mondiales égalent quasiment le niveau des gisements connus de gaz naturel conventionnel. Aux États-Unis, la vaste exploitation de ces gaz a permis de réduire ses importations de gaz.

Autant de signaux, pour Eric Delhaye, qui laissent la voie ouverte à l'exploitation de gaz de schiste à l'avenir…

Sophie Fabrégat

*1*Gaz de schiste : Besson, NKM et les professionnels annoncent des reports variables selon les projets : Face à l'opposition, Eric Besson, Nathalie Kosciusko-Morizet et les industriels ont décidé de "différer" certaines opérations liées aux permis de recherche de gaz et huiles de schiste. Des reports aux impacts différents selon les entreprises.
*2* L'exploitation de gaz de schiste devra attendre un éclaircissement des enjeux environnementaux, selon NKM: Alors que la contestation augmente face au développement des études exploratoires sur le gaz de schiste en France, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée...
*3*Le Code minier refondu :L'ordonnance portant codification de la partie législative du Code minier a été publiée au Journal officiel du 25 janvier. Objectif affiché par le Gouvernement : moderniser et simplifier les dispositions applicables aux exploitations minières.
*4*Le Conseil de l'UE souhaite évaluer le potentiel des gaz de schiste :Le Conseil s'est prononcé en faveur d'une évaluation des réserves de gaz et pétrole non conventionnels et n'a pas appelé à un objectif d'efficacité contraignant énergétique. Quant au nucléaire, le texte adopté est sujet à des analyses opposées.
*5*Les gaz non conventionnels peuvent-ils bouleverser la donne énergétique mondiale ? Les progrès technologiques et la hausse du prix de l'énergie ont permis l'exploitation de nouvelles ressources de gaz. Le marché mondial du gaz s'en trouve transformé mais pas seulement. C'est tout le monde de l'énergie qui pourrait être bouleversé.

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Message par Sybelline Dim 8 Mai - 18:44

Un vraie saleté
le pire.. cela risque de passer.. trop d'interet.. ils disent 'on prendras les précautions" pffffffffft Evil or Very Mad
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