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Message par Admin Dim 15 Fév - 12:37

Dioxine : le meurtre chimique

Alors que nous vivons au XXIe siècle, la notion de meurtre de nos sociétés repose encore sur des représentations de la préhistoire et du moyen-âge : écraser un crâne à l’aide d’une massue, percer un cœur à l’aide d’un couteau... Pourtant, aujourd’hui, c’est le meurtre chimique qui représente la véritable insécurité en France, à l’image de la dioxine.

LE corps humain est ainsi fait que lorsqu’on y introduit certaines choses nocives, il peut tomber malade, voire s’arrêter totalement de fonctionner ; cela s’appelle la mort. D’autre part, dans le cas d’une femme, un tel empoisonnement peut provoquer la naissance d’un enfant mal formé. Lorsque des gens font entrer ces choses nocives dans votre corps en sachant pertinemment qu’ils peuvent vous faire mourir d’un cancer, cela s’appelle une tentative de meurtre.
Quand le même acte est perpétré sur des populations entières en sachant que plusieurs personnes en mourront, cela s’appelle un meurtre en série. Si vous êtes une femme, quand ces gens font pénétrer dans votre corps des substances “tératogènes”, à savoir qui provoquent des malformations à la naissance, ils se rendent responsables de tentative d’empoisonnement sur l’enfant qui est dans votre ventre.

Selon une commission mise en place par le gouvernement, « en prenant en compte la part liée au vieillissement de la population », les cancers ont augmenté de « 35 % » durant les vingt dernières années. Sur la même période, « le registre d’Ile-de-France fait état d’un quasi doublement des cas de mal formations » (1).
Chargé par Jacques Chirac de mettre en œuvre un plan national de lutte contre le cancer, le professeur Belpomme affirme que « 80% à 90% des cancers sont causés par la dégradation de notre environnement » (2). On pourrait continuer cette liste longtemps, mais le plus important est de comprendre la signification profonde de ces chiffres sanglants.

L’industrie de l’incinération et les prêtres de la “croissance”, véritable religion d’Etat, veulent nous faire croire que ces empoisonnements et le cancer qui peut en résulter sont inévitables. Leur cri de ralliement est connu : “Le risque zéro n’existe pas”.

Rien n’est plus faux. Imaginez que votre voisin décide de s’entraîner à chasser les oiseaux. De temps en temps, il rate son coup et tue un enfant. Aux mères, il répondra que “le risque zéro n’existe pas”, il est bien évident qu’il n’est pas possible de réussir 100 % des tirs, il est inévitable qu’il assassine de temps en temps un enfant, il faut l’accepter, c’est comme ça. Où se trouve l’erreur dans ce raisonnement? Il n’a pas à tirer avec un fusil dans une zone d’habitation, tout simplement.

De la même manière, le “risque zéro” existe bel et bien en matière d’OGM, il suffit de ne pas faire manger aux gens des OGM dont ils ne veulent pas. Et “le risque zéro” existe pour les incinérateurs de déchets que les populations ont renvoyé dans les cordes : ils n’existent pas et représentent donc un “risque zéro”.
En fait, l’approche la plus rationnelle en matière de santé publique est : “Aucun risque évitable n’est acceptable ” . Nous sommes bien obligés d’accepter le risque de mourir écrasés par une météorite, par exemple. Mais rien ne nous oblige à sacrifier notre vie ou celle de nos enfants afin d’engraisser le compte en banque des actionnaires de Véolia Environnement ou Suez, enthousiastes producteurs de dioxines avec leurs incinérateurs de déchets.

Surtout lorsque l’on sait qu’il est possible de remplacer les incinérateurs par une politique de prévention des déchets. Dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, la production de déchets toxiques a été divisée par 2 en 10 ans (4)...
Maintenant que nous avons clairement posé les bases de la discussion — à savoir que nous ne sommes pas des moutons que l’on envoie à l’abattoir “parce que” —, on peut développer une réflexion sérieuse sur la dioxine et le meurtre chimique.
L’utilisation de ce terme en choque certains ?
Savent-ils qu’il y a très peu de temps, à peine une cinquantaine d’années, dire que les femmes devraient avoir le droit de vote passait pour extrémiste ? Les femmes ont dû se battre contre des idées reçues.
Sur le même registre, l’idée selon laquelle un industriel ou un homme politique peuvent tranquillement planifier des meurtres à l’aide de machines appelées “incinérateurs” peut être évaluée de deux manières : avec les tripes, ou avec le cerveau. Il est sans doute préférable de privilégier la seconde approche.
Références à l’appui, comme dans un procès de cour d’assises, nous allons donc voir si les industriels de l’incinération, producteurs de dioxine, et les politiciens qui les soutiennent, sont responsables de meurtres chimiques.Pour ce faire, il suffit d’employer les critères utilisés pour les meurtres “à l’ancienne”. Il est tout d’abord nécessaire de caractériser l’arme utilisée, en l’occurrence une arme chimique.
Bien que nous parlions de la dioxine au singulier, il s’agit d’une large famille de composés toxiques.
Les premières études sur la question ont commencé il y a presque un demi-siècle, en 1957, suite à un accident dans une usine de fabrication d’herbicides aux Etats-Unis (Cool. Depuis, sa puissance toxique, qui se compte en millionième de millionième de gramme, a occupé des générations de chercheurs, au point d’en faire l’un des toxiques les mieux étudiés au monde.
Une recherche sur internet fait apparaître littéralement des milliers d’études sur la question. Il en découle un premier constat : aujourd’hui, les utilisateurs de cette arme ne peuvent prétexter d’un manque de connaissances pour continuer à l’utiliser sur des êtres humains.

En effet, suite à ces recherches scientifiques, entre autres celles menées par le ministère de l’Environnement des États-Unis, on sait depuis plus de 10 ans — au moins — que la dioxine tue en provoquant de nombreux types de cancers : estomac, poumons, foie... (9). Cet état de fait est confirmé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1997 (10).
En plus du cancer, la dioxine s’attaque à notre reproduction : malformation à la naissance des organes sexuels, baisse de la fertilité, endométriose (développement anarchique de cellules dans l’abdomen de la femme), etc. ; à notre système hormonal, avec pour conséquence le diabète, des maladies du coeur, etc. ; et à notre système immunitaire, d’où une remise en cause de notre capacité de résistance face aux maladies infectieuses, etc. (9).

Ainsi, de la même manière qu’une personne appuyant sur la gâchette d’un pistolet ne peut prétendre qu’il ne savait pas que cette action pouvait entraîner la mort de l’être humain visé, la décision de construire une machine qui enverra des dioxines dans l’air que respirent les habitants des alentours constitue un acte dont l’auteur connaît parfaitement les conséquences. Second constat : la dangerosité mortelle de l’arme chimique utilisée est établie.

Les études épidémiologiques sur les maladies que subissent les voisins d’incinérateurs de déchets donnent des résultats dévastateurs. A Besançon , « le risque de développer un lymphome malin non-Hodgkinien [cancer, NDLA] est 2,3 fois plus élevé pour les individus résidant dans la zone la plus exposée aux retombées de dioxines que pour ceux habitant la zone la moins exposée [...]. » (11).
L’étude réalisée par l’Institut national de santé et de recherche médicale sur les 70 incinérateurs de la région Rhône-Alpes et leur incidence sur la naissance d’enfants mal formés conclue que « des risques significatifs pour les populations exposées sont observés pour [...] les anomalies chromosomiques et les autres malformations majeures ».
De plus, « une différence d’incidence nettement significative est observée avec un risque plus élevé pour les populations exposées après le démarrage de l’incinérateur qu’avant » (12).

Ces résultats ne font que confirmer ce que les associations membres de la Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source constatent depuis longtemps sur le terrain. Epaulées par le CNIID et des médecins locaux, elles alertent sur les concentrations de cancers autour d’incinérateurs comme à Halluin, dans le Nord, Nivilhac, en Bretagne, ou Albertville.

Et les preuves au niveau international ne manquent pas. En Italie, en 1976, une usine de pesticides explose à Seveso, envoyant un nuage de dioxines dans l’air. Les études épidémiologiques montrent « plus qu’un doublement du risque de cancer du sein » pour les femmes exposées de manière plus importante que les autres. De plus, les lymphomes non-hodgkiniens — cancers de la rate et des ganglions — ont été multipliés par 2,8 pour les habitants de la zone la plus exposée aux dioxines (13).

(1) Plan national santé enviro n n e m e n t , Commission d’orientation, février 2004, p.208 et 221.

(2) 80 à 90 % des cancers sont dus à la dégradation de notre environnement , LeMonde, 14 février 2004.

(3) Incinération des déchets : entre peur et raison !, François-Michel Gonnot, Club entreprises et parlement, juillet 2003.

(4) Loi sur la réduction de l’utilisation des toxiques, les résultats, Turi, 2001.


(Cool Mourir de la dioxine, CCHW, 1995.

(9) Rapport d’évaluation de l’impact sur la santé de la 2,3,7,8 TCDD et des composés similaires, volumes II et III, ministère de l’Environnement des USA, rapport préliminaire public, juin 1994 ; Toxicologie des dioxines et composés similaires, Dioxines et santé, de Vito, Birnbaum, 1994.

(10) Les dioxines polychlorées, C I R C , 1997.

(11) Emissions de dioxines par l'usine d'in - cinération d'ord u res ménagères de Besançon et risque de lymphome malin non-hodgkinien, Viel et al, Epidemiology, 2003, p. 2.

(12) Risques de malformations congénitales autour des incinérateurs d'ordures ménagères, Inserm, 2002, p. 1 et 39.

13) Concentration de dioxine dans le sang et risque de cancer du sein dans l’étude sur la santé des femmes de Seveso, Warner et al, E n v i ronmental Health Perspectives, 2002, p. 627 ; Effets sur la santé d’une exposition aux dioxines : étude de mortali - té sur 20 ans, Bertazzi et al, American Journal of Epidemiology, 2001.
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Message par Admin Dim 15 Fév - 12:42

Cependant, les gens vivant dans un rayon de 10 à 15 km d’un incinérateur ne sont pas les seuls concernés : pour la population générale, il est estimé que 90 % de l’empoisonnement par les dioxines proviennent de la contamination de la nourriture, la dioxine se concentrant principalement dans les graisses animales : fromages, lait, œufs, poisson, viande, etc. (9).

En 1998, le Comité de prévention et de précaution, organisme dépendant du ministère de l’Environnement, a estimé qu’entre 1800 et 5200 français meurent chaque année d’un cancer provoqué par la dioxine (17).
Trois mois plus tard, Vivendi — “Véolia environnement” aujourd’hui — affirmait de manière tout à fait logique que « les toxicologues s’accordent à dire que les dangers dus à l’absorption des dioxines sont très faibles » (18). En effet, que valent quelques milliers de vies humaines par rapport au chiffre d’affaire d’une telle multinationale ?

Enfin, moins de 1 % des dioxines sont d’origine naturelle et 99% sont produites par des industries comme celle de l’incinération, qui est l’une des principales sources (9).
L’industrie de l’incinération n’est pas la seule à émettre des dioxines ?
Cela fait une belle jambe aux personnes qu’elle empoisonne. Et depuis quand un meurtre serait-il acceptable “parce qu’il y en a d’autres qui font pareil” ?

Ce qui nous amène au troisième constat de notre enquête sur le meurtre chimique : les criminels sont clairement identifiés, il s’agit des industriels de l’incinération et des politiciens qui les soutiennent.

De même, les victimes sont connues : il y a d’une part les voisins d’incinérateurs, d’autre part la population dans son ensemble, puisqu’elle est nourrie avec des aliments souillés.
Certains objecteront que les victimes n’ont pas de nom. Bien qu’il soit possible de prouver qu’il y a plus de cancers autour d’un incinérateur, lorsqu’on regarde les choses au niveau individuel, la maladie a pu effectivement être provoquée par la dioxine, mais il peut y avoir, pour une personne donnée, d’autres explications : tabac, pesticides, etc. Donc les meurtriers à la dioxine ne peuvent être condamnés puisqu’il n’est pas possible, au niveau individuel, d’établir de lien direct de cause à effet.

Cette approche est sans fondement. Pour ne prendre qu’un exemple, les faits divers des journaux relatent de temps à autre le fait qu’un criminel a introduit dans certains produits de consommation courante de la mort au rat ou du verre pilé, et il exige une rançon pour arrêter ses exactions. Il ne sera jamais possible de connaître avec certitude les noms des victimes de tels actes. Cela peut-il être utilisé comme argument par l’empoisonneur pour ne pas faire l’objet de poursuites ?

Arrivés à ce stade de la réflexion, il est amusant — si l’on peut dire — de mettre à jour un autre critère que partagent le meurtre “à l’ancienne” et le meurtre chimique : la tentative de dissimulation des preuves, avec comme règle d’or “plus le mensonge est gros, mieux ça passe”.

Dans le “best of” du genre, on peut citer un rapport de l’Académie des sciences selon lequel « l’homme apparaît comme beaucoup moins sensible [aux dioxines] que la plupart des espèces animales étudiées »...

Quand on sait que la Dose journalière admissible française est 100 fois plus laxiste que celle des Etats-Unis, on serait tenté d’ajouter que “l’homme français apparaît comme beaucoup moins sensible que la mauviette américaine”.
De plus, ce rapport estime qu’« il est donc très souhaitable que soit évitée une réglementation excessivement contraignante [par rapport aux dioxines] qui risquerait de freiner la poursuite du développement raisonnable de l’incinération [...] »
. En fait, derrière la devanture “Académie des sciences”, les véritables auteurs de ces perles sont M. Chambolle (Suez), M. Millischer (Atochem), M. Aubrun (Rhône- Poulenc), etc. (19).

Une autre pièce d’anthologie est celle du professeur Narbonne. En 2000, il publie une étude au nom de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) où il prétend qu’en France, « même les 5 % d'individus les plus fortement exposés aux dioxines du fait de leur schéma de consommation ne dépassent pas le seuil maximal d'exposition [...] recommandé par l'OMS » (20).
Seule petite ombre dans ce tableau idyllique, M. Narbonne a cherché deux polluants — dioxines et furanes — et a comparé les résultats à la norme de l'OMS... qui en comprend trois : dioxines, furanes et PCBs — des composés similaires à la dioxine.
On comprend bien que lorsqu’on “oublie” certains composés toxiques, il est plus facile de respecter les normes (21). Cela et quelques autres fantaisies méthodologiques contenues dans le rapport réussissent à faire passer les français en-dessous de la limite de l’OMS... de manière artificielle.

Dans le monde réel, il y a des gens qui meurent empoisonnés. Nous connaissons les meurtriers et l’arme du crime. A nous de faire en sorte que les industriels et les politiciens qui pratiquent le meurtre chimique soient poursuivis.



(14) Un nanogramme (ng) est un millième de millionième de gramme.

(15) Sous-estimation des inventaires d’émission de dioxine, de Fre, We v e r s , Organohalogen Compounds, 1998.

16) Etude des caractéristiques intrinsèques de certains déchets des usines d'incinération, ministère de l'Environnement et Tiru, mars 1997, p. 93.

(17) Recommandation dioxines, Comité de prévention et de précaution, 1998, p.10.

(18) Dioxines : l’essentiel à savoir, La lettre de Vivendi, juillet 1998.

(19) La dioxine et ses analogues, Académie des sciences, 1994, p. 70, 65 et 119.

(20) Dioxines : données de contamination et d'exposition de la population française, Afssa, juin 2000, p. 22.

(21) Evaluation des risques des dioxines pour la santé, OMS, mai 1998.

(22) Règlement européen n° 2375 (un picogramme, ou “pg”, est un millionième de millionième de gramme) ; Etude sur les dioxines et les furanes dans le lait maternel en France, Ademe, 2000.

(23) Communication de Roselyne Bachelot, ministère de l’Ecologie, 4 juin 2003.



Texte Ecrit par Pierre-Emmanuel Neurohr,

extrait de la lettre d’information du Centre National d’information indépendante sur les déchets.
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