Les Ecobébés
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Nike : Jusqu’à 50% sur les articles de fin de saison
Voir le deal

entretien avec un faucheur volontaire

Aller en bas

entretien avec un faucheur volontaire Empty entretien avec un faucheur volontaire

Message par Lèna Jeu 8 Avr - 1:11

On peut encore trouver, pour son potager, des graines anciennes qui ont été sauvées par certains passionnés dont les acteurs de la Ferme de Sainte Marthe, dont Philippe Desbrosses est le fondateur. Mais lorsqu’il s’agit d’acheter des graines pour les cultiver à des fins commerciales, attention, le débat change, la législation complique la donne, comme le mentionne clairement le réseau des Semences Paysannes. Alors, des semences exemptes de gènes OGM, pour combien de temps encore ?



Gérard Liebskind nous a éclairé sur le sujet à Marjolaine en décembre 2009. Depuis, la situation s’est considérablement détériorée : Suite au procès en appel de Versailles du 18 au 20 novembre dernier, consécutif au fauchage de Poinville en août 2007, Monsanto, le célèbre semencier pourvoyeur d’OGMs, demandait 1 294 000 € de dommages et intérêts. Le rendu a entraîné le dû de 14 000 € de dommages et intérêts, à payer par les faucheurs, au bénéfice de Monsanto, et 1000 € d’amende par personne. Monsieur Liebskind est surpris du fait que l’état de nécessité – article 122.7 du code pénal - reconnu par le tribunal de Chartres n’ait pas été repris par le tribunal de Versailles, alors que la présence de ruches à quelques centaines de mètres était avérée.



Anne Pasquier (AP) : « quelles suites donnez-vous à ce rendu ? »



Gérard Liebskind (GL) : Nous nous sommes pourvus en cassation… Nous voulons (à terme, ndla), déposer plainte contre l’Etat Français auprès de la Cour Européenne de Justice de Luxembourg. L’Etat Français ne nous a pas reconnu l’état de nécessité. De plus nous portons plainte contre le gouvernement Français du fait de la mise en place de la loi relative aux OGM passée en mai 2008 et qui autorise tous les OGM à la mise en culture… Ce qui ne permet pas la sécurisation des filières non-OGM malgré l’amendement Chassaigne. Cet amendement disait que préalablement à toute semence OGM on devait sécuriser les filières Bio, AOC et conventionnelles. Dès 2007, sous Sarkozy, l’Etat Français a cassé la teneur de cet amendement.



AP : Au sujet de la loi sur les OGM, qu’en est-il dorénavant des faucheurs multi-récidivistes ?



GL : les personnes comme José Bové, multi récidivistes et multi condamnées, risqueront des amendes et des peines beaucoup plus importantes, et de pouvoir beaucoup plus difficilement se défendre.



En février 2010, José Bové et une jeune femme faucheuse ont été condamnés très lourdement par le tribunal de Béziers pour un arrachage symbolique de 150 épis de maïs, fait, en tout, par 150 faucheurs, qui les ont apporté au préfet à Béziers. Ils ont été condamnés à 200 jours à 120 € d’amende par jour, ce qui est incroyablement lourd si on considère le peu de maïs Monsanton 810 arraché. Je rappelle que le maïs Mon 810 est pesticide et résistant au glyphosate. Dans ce cas de Murviel-lès-Béziers, il y a disproportionnalité totale entre la peine et les dégâts faits sur les champs, ce qui montre bien que la justice d’appel en France est trop souvent instrumentalisée et à la solde des lobbies.



AP : quels sont les OGM cultivés en France actuellement ?



GL : Les essais sont possibles, en particulier ceux des peupliers cultivés par l’INRA à Orléans. Ces peupliers OGM sont codés pour pousser sans lignine, ce qui fait qu’au bout de quelques années ils deviennent mous, ploient… Le seul avantage est pour l’industrie papetière.



AP : comment évolue la place des OGM en France ?



GL : Les sociétés semencières ont décidé de passer à d’autres sortes de plantes OGM, dites plantes mutagènes, dont la mutation est provoquée de manière forcée par irradiation ou par exposition à des produits chimiques mutagènes. Par exemple, la société Pioneer a utilisé du méthane sulfonate d’éthyle, classé comme potentiellement cancérigène pour l’homme, pour fabriquer un tournesol muté résistant à un herbicide nommé l’Expressun. Des traces d’herbicides pourraient rester stockées dans les tissus humains. Or, ce qui est très grave dans ce cas, c’est que les firmes n’ont aucune obligation d’évaluation, d’étiquetage et d’information des citoyens.

Ces OGMs cachés présentent les mêmes dangers que les plantes transgéniques : contamination des autres cultures, utilisation accrue d’herbicides du fait des résistances induites, brevetage des semences. Ce brevetage prive les paysans du droit de ressemer une partie de sa récolte du fait que le type de semence concerné a fait l’objet d’un brevet… Et enfin effet non intentionnel, donc non testé, sur la santé.



AP : quelles sont les plantes mutées en France ?



GL : il existe déjà en France et qui seront semées en 2010 un tournesol de la marque Pioneer résistant à un herbicide de la même marque appelé Expressun. Il est prévu de planter plusieurs milliers d’hectares de tournesol Expressun en 2010.

Il est prévu pour 2011 ce qui est la plus grande catastrophe écologique qui puisse arriver : la mise sur le marché de colza génétiquement modifié résistant à un herbicide, sachant que le colza est la plante la plus contaminatrice existante.



AP : que pensez-vous du fait que l’Etat Français saisisse le HCB (Haut Conseil des Biotechnologies) par rapport à l’Amflora ? (OGM/Amflora : la France saisit le HCB Par Jean-Charles BATENBAUM)



Pour Gérard Liebskind, la culture de pomme de terre OGM en France serait une catastrophe, car « c’est une solénacée, comme la tomate », ce qui signifie que les tomates pourraient être contaminées par les pommes de terre. Il précise que le HCB est structuré en deux parties. La première est le « collège scientifique, il a tous les droits, il est pro-OGM ». La seconde partie est constituée du « conseil éthique, constitué d’associations de l’environnement, il n’a qu’un rôle consultatif pour le collège scientifique ».



En conclusion nous exigeons, nous, tous les mouvements anti-OGM, et en particulier les faucheurs volontaires d’OGM, nous exigeons l’arrêt de la mise en culture et de la commercialisation des plantes mutées et issues de la fusion cellulaire.

Interview de Gérard Liebskind par Anne Pasquier - Mars 2010.
Lèna
Lèna
Admin

Nombre de messages : 871
Age : 49
Localisation : ille et vilaine
Date d'inscription : 14/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum